28 août 2009

4 juillet 1968 : le fait divers à l’origine de l’instinct sécuritaire de Nicolas Sarkozy

Petits secrets et grandes énigmes de l’Histoire immédiate (22) : les assassins d’Orgerus
On connaît l'obsession sécuritaire de Nicolas Sarkozy, et cette façon systématique (c'est dans ses gênes, on ne peut pas lui en vouloir) qu'il a, depuis son arrivée au ministère de l'Intérieur, de surfer sur l'émotion populaire suscitée par des faits divers dramatiques en faisant voter des lois sécuritaires.
On se souvient que le futur président n'avait pas ménagé sa peine lors de la fameuse prise d'otage de l'école maternelle de Neuilly, le 13 juin 1993 (qui s'était soldée par la mort du preneur d'otages, Erick Schmitt). Ceux qui font de cette date une charnière se trompent. Si cette action d'éclat de celui qu'à l'époque on n'appelait pas encore Je suis partout a marqué les esprits,rétablissons la vérité… Le premier grand choc de Nicolas Sarkozy avec le tintamarre du fait divers ne date pas de juin 1993, mais de… juillet 1968.

La scène "primale" se déroule le 4 juillet 1968 à Orgerus (78), où le grand-père de Nicolas possède une maison de campagne – la famille y passera ses week-end jusqu’au décès de ce dernier, en 1973. Le 4 juillet 1968, grève des pompistes oblige, la famille Sarkozy n'a pas encore pris la route de Royan, où elle passe toutes ses vacances d‘été. Ce soir-là, un fait divers terrible va se dérouler non loin de la demeure des Sarkozy. Un drame qui contraindra les habitants de la région à se terrer chez eux pendant les trois longues journées de la traque aux assassins. Trois jours pendant lesquels le petit Nicolas, déjà traumatisé par la chienlit de Mai 68 et l'interdiction qui lui fut faite par sa maman d'assister à la grande manifestation de soutien au général de Gaulle du 31 mai, aura tout le loisir de méditer 1°) la terrible loi selon laquelle la vie ne tient qu'à un fil et qu'il suffit d'une mauvaise rencontre pour que ce fil soit irrémédiablement coupé, 2°) le postulat selon lequel seules de bonnes vieilles lois répressives et sécuritaires empêchent les assassins de courir les rues… Détail piquant, dont saura se souvenir longtemps après le futur et hypermnésique président, l’un des assassins d’Orgerus était quelques mois plus tôt sur les affreuses barricades du quartier Latin.
Il sera bien sûr question de ces trois jours d'angoisse dans le roman, mais en attendant, vous pouvez déjà, amis lecteurs, écouter cette histoire, racontée avec talent par Jean-Alphonse Richard sur RTL dans l’émission Un été de faits-divers.

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